Updated on août 3, 2020
Du fond de ma retraite
Ca y est. Je suis enfin installée. Ce n’est que ce matin que je suis dans des dispositions qui me permettent d’écrire. Le plus gros handicap était de ne pas avoir internet. C’est fait et haute vitesse. Aujourd’hui même dans les bois l’on peut rester branchés. J’ai apporté mon tricot, celui d’avant l’opération et j’achève la deuxième manche du super petit chandail agencé aux petits jeans en denin. Mon club de tricot s’est mis au vert, l’été quand il fait chaud on ne tricote pas. J’ai apporté ma couture, une courte-pointe qui attend d’être rassemblée que j’ai négligée, j’ai apporté ma peinture, un beau bouquet à commencer à peindre, je ne m’y suis pas encore mise.
Pour peindre il faut aussi un état d’esprit comme du temps en avant de soi et je me rends compte que je ne suis pas encore parvenue à me donner du temps intérieur. Mon esprit reste encombré comme mon chalet dans lequel je passe le balai et sur le plancher duquel, les aiguilles de pin ne cessent de s’amasser. Je ne suis pas encore dans ma mentalité de vacances et de relaxation, je n’ai pas décroché et accepté complètement mes nouvelles conditions de vie, moins d’espace en dedans et plus dehors. Cela viendra c’est comme quand on part en voyage, il faut un peu de temps avant de décrocher vraiment et profiter pleinement des nouvelles expériences.
La santé c’est merveilleux. Je suis rendue à marcher 3,2 kilomètres sur une base quotidienne et les haricots verts et le foie viennent à bout de mon anémie. Je trouve mon souffle et jouis de plus de vie que jamais. Souvent, je ressens une forme de contentement que j’exprime par :«que je suis bien, comme je suis heureuse» Ce n’est pas rien. L’été me ramène la présence de mes deux petites fillles sur une base plus régulière et bientôt s’annonce l’arrivée de ma fille du bout du monde que j’ai eue hier sur Skype et à laquelle j’ai demandé des bols en forme de poissons qui me ravissent ( les bols, s’entend). La famille à nouveau sera réunie, la famille…
Au cours de mon hospitalisation de même que durant ma convalescence j’ai eu très concrètement l’occasion de ressentir l’amour et le soutien de tous ceux qui m’aiment et que j’aime. Je sentais la vie revenir en moi et la joie et la force et le courage. L’essentiel c’est bien d’aimer et d’être aimé, cette énergie fait en sorte que l’on ne s’écrase pas mais que l’on reste porté même quand on finit par tomber. Je souhaite à tous de vivre une telle expérience qui ne peut que nous éléver.
Comme toujours, je me délecte de tes propos apaisants. Tu as su transformer ta maladie en une source de richesse intérieure extraordinaire. Tu as toute mon admiration. Bon été! Mélisande