Updated on octobre 27, 2015
Vieillir a ses avantages
Je me disais hier combien j’étais contente de ne plus être au cœur des tempêtes, pourtant capitaine d’un bateau qui se précipitait contre les récifs. Je me revois dans ma jeunesse jamais satisfaite, souffrante, tellement souffrante. Je ne savais vraiment pas comment fonctionnait mon âme. J’ai passé mon enfance en rêvant du moment où enfin je serais grande et lorsque c’est arrivé je me suis butée aux murs dans lesquels je crois bien que je m’enfermais moi-même.
Vieillir m’a permis de comprendre comment on fait son bonheur. Vieillir m’a permis de ne plus m’en demander autant, de restreindre mes attentes. vieillir m’a permis de trouver mon bonheur là où il est c’est-à-dire partout. Vieillir m’a permis de renouer avec mon monde intérieur et m’a pour ainsi dire détournée momentanément de mes fuites en avant. Vieillir au prix de remises en question, de grandes prises de conscience a remis une forme d’équilibre dans lequel je vis maintenant et au cœur duquel se trouve mon bonheur.
Jeune, si j’avais pu me voir comme je suis maintenant je ne crois pas que j’aurais pu apprécier vraiment cette vie que je me suis construite. J’aurais diagnostiqué qu’elle manquait de sel et de piquant. J’aurais cru qu’elle ne me proposait pas de défis stimulants. Je pense que c’est le cas mais que cela me convient. Je cherche moins à réaliser qu’à me réaliser, moins de projection plus de réflexion.
A partir du moment où je n’ai plus manqué de rien (les premiers degrés de la pyramide Maslow), que je n’ai plus cherché la reconnaissance et l’accomplissement (que les autres verraient); j’ai commencé à ramasser les petits cailloux que j’avais semé sur mon chemin et j’ai entrepris de rentrer chez moi, tranquillement en m’attardant parfois sur ma route au fil des rencontres et j’ai fait tant des rencontres extraordinaires et j’en fais tellement et toujours que mon voyage intérieur m’introduit dans la réalité profonde de mon être. Je commence à effleurer ma propre vérité à toucher celle que je suis vraiment …
Et je ne suis ni parfaite ni rien, je suis tout simplement.